Pour de nombreux professionnels de santé diplômés hors de l’Union européenne, les Épreuves de Vérification des Connaissances (EVC) constituent le point de départ obligatoire pour exercer leur métier en France. Médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens ou sages-femmes diplômés à l’étranger doivent réussir cette évaluation pour intégrer le parcours de la Procédure d’Autorisation d’Exercice (PAE).
Cette procédure est ouverte aux praticiens quelle que soit leur nationalité, à condition que leur diplôme ait été délivré dans un État non membre de l’Union européenne ou non signataire de l’accord sur l’Espace économique européen. En clair, que vous ayez été formé à Alger, Hanoi ou Buenos Aires, vous devez passer par cette étape si vous souhaitez exercer légalement votre profession en France.
Bon à savoir :
- Les EVC ne jugent pas uniquement le niveau de connaissance médicale, mais aussi la capacité à répondre à des problématiques de terrain dans un contexte français.
- Les candidats doivent passer les épreuves dans leur spécialité, avec un contenu et des modalités adaptées (ex. : gériatrie, anesthésie, médecine générale, etc.).
Quels documents préparer pour s’inscrire aux EVC ?
La constitution du dossier d’inscription aux EVC demande rigueur et anticipation. Chaque pièce doit être soigneusement traduite, certifiée si nécessaire, et transmise dans les délais impartis. Voici les documents essentiels :
- Une pièce d’identité valide : carte d’identité, passeport ou titre de séjour en cours de validité à la date de clôture des inscriptions.
- Le diplôme d’origine : doctorat ou certificat médical, diplôme de pharmacie, de chirurgie dentaire ou de sage-femme reconnu dans le pays de délivrance.
- Le cas échéant, un justificatif de statut : réfugié, apatride, bénéficiaire de l’asile ou de la protection subsidiaire. Les Français ayant été rappelés par les autorités doivent présenter tout document prouvant leur retour dans les trois mois.
Exemple concret :
Dr. Sofia A., médecin diplômée à Casablanca, souhaite s’installer à Marseille. Pour candidater aux EVC, elle a dû faire traduire son diplôme en français par un traducteur assermenté et joindre la copie de son titre de séjour ainsi qu’une attestation récente de sa résidence en France.
À noter sur les documents d’inscription pour les EVC :
- Toutes les pièces doivent être rédigées en français ou accompagnées d’une traduction officielle réalisée par un traducteur assermenté ou par les services consulaires français.
- L’inscription aux EVC est gratuite, mais le coût de traduction ou d’authentification des documents reste à la charge du candidat.
Que faire si mes documents ne sont pas en français ?
Une exigence incontournable de la procédure d’inscription aux EVC concerne la langue des documents fournis. Tous les justificatifs doivent être compréhensibles par les autorités françaises, ce qui implique qu’ils soient rédigés en français ou traduits officiellement.
Si vos pièces sont rédigées en arabe, russe, espagnol ou toute autre langue étrangère, vous devez impérativement les faire traduire par un professionnel habilité. Cela garantit leur valeur juridique lors de l’examen de votre dossier.
Bon à savoir :
- Les traductions doivent être réalisées par un traducteur assermenté auprès d’un tribunal français.
- Si vous vivez à l’étranger, la traduction peut également être effectuée par les services consulaires français de votre pays de résidence.
Exemple pratique :
Ahmed, pharmacien diplômé à Tunis, a fait traduire son diplôme et son attestation d’expérience par un traducteur assermenté basé à Paris. Il a joint les originaux en arabe ainsi que les versions traduites dans son dossier. Grâce à cette précaution, son inscription a été validée sans difficulté.
Il est fortement conseillé de s’y prendre à l’avance : la demande de traduction peut prendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines, surtout en période de forte affluence. Certains candidats attendent la clôture des inscriptions pour engager les démarches, ce qui peut mettre en péril leur dossier.
À retenir :
- Les documents non traduits ne seront pas examinés. Ils entraînent automatiquement l’irrecevabilité du dossier.
- Une traduction « libre » ou réalisée par un ami bilingue n’a aucune valeur administrative.
- Conservez toujours une copie numérique et papier de vos documents traduits pour toute démarche ultérieure.
Comment prouver votre maîtrise du français ?
Parler français couramment est une condition essentielle pour exercer une profession médicale en France. Non seulement pour échanger efficacement avec les patients et les équipes soignantes, mais aussi pour réussir les Épreuves de Vérification des Connaissances (EVC), qui se déroulent exclusivement en français.
Pour attester de votre niveau de langue, vous devez fournir l’un des justificatifs reconnus par l’administration française, conformément à l’arrêté du 27 octobre 2014.
Documents acceptés :
- Une attestation de réussite au TCF (Test de Connaissance du Français) ou au TEF (Test d’Évaluation de Français) avec un niveau minimum B2.
- Le DELF B2 (Diplôme d’Études en Langue Française), délivré par le ministère français de l’Éducation nationale.
- Une copie du baccalauréat français, valable quelle que soit votre nationalité.
- Un diplôme universitaire français équivalent ou supérieur à un Bac.
- Une attestation délivrée par l’établissement d’origine si vous avez réalisé la totalité de vos études de médecine, de pharmacie, de maïeutique ou de chirurgie dentaire en français.
- Pour les réfugiés, apatrides ou bénéficiaires de la protection subsidiaire, tout document prouvant la maîtrise de la langue est accepté.
Bon à savoir :
- Le niveau B2 correspond à une capacité d’interaction fluide à l’oral comme à l’écrit dans des situations variées, y compris professionnelles.
- Le TCF et le TEF sont valables 2 ans à partir de la date d’obtention.
- Les épreuves des EVC comportent des documents techniques et des questions ouvertes : une bonne compréhension du vocabulaire médical en français est indispensable.
Exemple pratique :
Maria, diplômée en maïeutique au Cameroun, a passé le TCF avec un niveau B2 avant de soumettre son dossier EVC. Elle a également ajouté une attestation de son université confirmant que ses cours étaient dispensés exclusivement en français. Grâce à cette double preuve, son niveau de langue n’a jamais été remis en cause.
Si vous avez un doute sur la reconnaissance d’un document, il est préférable de contacter directement l’ARS (Agence Régionale de Santé) de votre région ou un centre d’accompagnement spécialisé comme Major ECN.
Combien de fois peut-on passer les EVC ?
Depuis la réforme entrée en vigueur en 2021, les règles de présentation aux Épreuves de Vérification des Connaissances ont été clarifiées pour garantir l’équité entre les candidats.
Concrètement, vous disposez de quatre tentatives maximum pour réussir les EVC, toutes spécialités confondues. Cela signifie que vous avez quatre chances pour franchir cette étape cruciale vers l’autorisation d’exercice.
Bon à savoir :
- Les participations antérieures à la session 2021 ne sont pas comptabilisées. Si vous aviez déjà tenté votre chance avant cette date, vous repartez avec un compteur à zéro.
- Chaque inscription compte comme une tentative, même si vous ne vous présentez pas le jour de l’épreuve. L’absence injustifiée est donc pénalisante.
Conseil de Major ECN sur l’EVC PAE :
Préparer les EVC PAE demande un investissement important. Pour optimiser vos chances, il est essentiel d’entamer votre formation dès que possible, en tenant compte du délai de dépôt du dossier et de la date de l’épreuve. Chez Major ECN, notre programme de préparation est justement conçu pour vous accompagner sur la durée, avec des modules adaptés à votre spécialité et à votre rythme.
Exemple pratique :
Dr Lopez, diplômée en odontologie au Pérou, s’est inscrite pour la première fois en 2022. Elle a échoué à la première session mais a ensuite suivi une préparation approfondie avec Major ECN et a validé les EVC lors de sa deuxième tentative. Il lui reste encore deux possibilités en cas de besoin pour d’autres démarches ou spécialités.
Comment se déroulent les Épreuves de Vérification des Connaissances (EVC) ?
Les EVC constituent un passage obligé pour tous les praticiens titulaires de diplômes obtenus hors de l’Union européenne souhaitant exercer leur profession en France. Chaque session d’épreuves est rigoureusement standardisée selon la spécialité choisie, afin d’assurer une évaluation équitable entre tous les candidats.
Deux épreuves écrites, un objectif : valider vos compétences
Le concours se compose de deux épreuves écrites, anonymes et indépendantes, visant à évaluer à la fois vos connaissances fondamentales et votre capacité à mobiliser ces savoirs dans des situations pratiques.
- L’épreuve théorique dure deux heures. Elle vérifie vos connaissances scientifiques essentielles à l’exercice de la profession, et plus spécifiquement dans la spécialité choisie pour les médecins et les pharmaciens. Elle est notée sur 20, avec un coefficient 1.
- L’épreuve pratique, également d’une durée de deux heures, met l’accent sur des cas cliniques ou des situations professionnelles concrètes. Elle est aussi notée sur 20, avec un coefficient 1.
La moyenne des deux notes déterminera si vous êtes admissible à la suite de la procédure. L’objectif est de démontrer que vous maîtrisez les compétences exigées pour exercer en toute sécurité sur le territoire français.
Bon à savoir :
Les sujets sont identiques pour tous les candidats d’une même spécialité, qu’ils soient médecins, pharmaciens, sages-femmes ou chirurgiens-dentistes. Le format anonyme permet d’assurer l’impartialité des corrections.
Absence le jour des épreuves : que se passe-t-il ?
Contrairement à une idée reçue, votre inscription ne sera pas comptabilisée si vous ne vous présentez pas aux épreuves. Cette règle vous permet de conserver votre nombre de tentatives autorisées intact, à condition que l’absence soit clairement actée. Il est néanmoins recommandé de prévenir l’administration en cas d’empêchement.
Exemple pratique :
Dr Hamed, diplômé en médecine générale en Algérie, s’est inscrit aux EVC 2024 mais a dû renoncer à se présenter à la dernière minute. Sa tentative n’a pas été décomptée, lui permettant de conserver ses quatre chances réglementaires à partir de 2021.
Quel est le programme des EVC et quelles règles devez-vous respecter ?
Se préparer aux Épreuves de Vérification des Connaissances (EVC) commence par une compréhension précise du programme et du cadre réglementaire applicable à votre spécialité. Les contenus des épreuves sont définis par la réglementation française et varient selon la profession exercée : médecin, chirurgien-dentiste, pharmacien ou sage-femme.
Un programme officiel, défini par arrêté ministériel
Le programme des EVC est fixé par l’annexe I de l’arrêté du 9 juillet 2021, qui précise les textes de référence selon les professions. Ces textes sont fondamentaux : ils guident la conception des sujets d’examen et doivent être intégrés à votre plan de révision.
Pour les médecins
- Arrêté du 4 juillet 2003 : objectifs pédagogiques du diplôme de biologie médicale.
- Arrêté du 22 septembre 2004 : liste des diplômes d’études spécialisées (DES) en médecine.
- Arrêté du 22 septembre 2004 : diplômes d’études spécialisées complémentaires (DESC).
Pour les chirurgiens-dentistes
- Arrêté du 8 avril 2013 : régime des études du diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire.
- Arrêtés de 1995, 1997 et 1999 : orientations thématiques des cycles d’études odontologiques.
Pour les pharmaciens
- Arrêté du 8 avril 2013 : régime des études pour le diplôme d’État de docteur en pharmacie.
Pour les sages-femmes
- Arrêté du 11 mars 2013 : cadre du diplôme d’État de sage-femme.
Bon à savoir : Ces textes ne sont pas à apprendre mot pour mot, mais ils constituent la trame des attendus de chaque épreuve. Ils sont disponibles sur Légifrance ou via les plateformes pédagogiques spécialisées.
Le règlement des épreuves : rigueur et équité
La participation aux EVC est encadrée par un règlement strict. Il s’agit d’un concours national à haut niveau d’exigence, régi par le respect des conditions suivantes :
- Présence obligatoire à toutes les épreuves pour que l’inscription soit comptabilisée.
- Respect des horaires et des modalités d’anonymat (aucune mention de nom ou de document identifiable sur les copies).
- Matériel autorisé : uniquement celui précisé dans la convocation. Aucun appareil électronique n’est admis.
- Tout comportement frauduleux entraîne une exclusion immédiate et définitive du concours.